Le marketing territorial représente l’art de positionner un village, une région, une métropole sur le vaste marché mondial. Ce marketing concerne bien sûr les facteurs typiquement territoriaux qui puissent attirer
Le marketing territorial représente l’art de positionner un village, une région, une métropole sur le vaste marché mondial. Ce marketing concerne bien sûr les facteurs typiquement territoriaux qui puissent attirer des investisseurs industriels, des touristes, des travailleurs, des sièges sociaux de corporations, des succursales de distribution, des commerces, des services spécialisés, des agences publiques, des expertises techniques, etc.
Aux instruments traditionnels disponibles tels que les infrastructures de transport, les allègements fiscaux (comme ce fut le cas avec le visa de localisation, le guichet unique, etc.) ainsi que l’offre de ressources spécifiques, les méthodes contemporaines ont ajouté plusieurs atouts pertinents autant dans les conditions de base du produit (le territoire) que dans les techniques de mise en marché.
Pour la région de la Casamance (KOLDA- SEDHIOU- ZIGUINCHOR), et avant sa « mise en marché », il semble utile d’insister sur le fait qu’elle constitue :
- 14 % du territoire national
- 12,5 % de la population du Sénégal
- Une Région d’intégration du Sénégal par rapport à la sous-région (nichée entre la Gambie, la Guinée et la Guinée Bissau)
La mise en évidence des atouts (spécificités) de la région est aussi fondamentale pour attirer les investisseurs potentiels.
I. Potentiels et spécificités de la région :
1. Par rapport aux Ressources humaines
2. Par rapport aux Ressources territoriales :
La Casamance renferme des spécificités qui peuvent permettre sa mise en marché par rapport au :
3. Par rapport aux Ressources naturelles
La valorisation et la promotion de ces potentiels et spécificités de la Casamance naturelle dont l’énumération est loin d’être exhaustive doivent s’inscrire dans une logique de filière, de créneaux qui embrasse toute la chaine pour créer de la valeur ajoutée et garantir une mise en marché plus aisée de la région.
Il est heureux de constater que les risques de véhiculer une image qui ne reflète pas la réalité à cause de données erronées, incomplètes ou obsolètes sont minimisés du fait de la mise à jour de l’essentiel des outils de planification spatiale et même économique. Et justement pour cette dernière, son arrimage au SRAT permet véritablement une territorialisation de l’action publique, une harmonisation et rationalisation des interventions des acteurs territoriaux de manière globale.
Par ailleurs, il est nécessaire d’agir sur les déterminants qui peuvent agir de manière négative, ralentir le développement ou impacter la compétitivité de la région dans un sens non souhaité.
Ces déterminants ont pour nom :
II. Défis
De la même manière qu’une entreprise assoit son plan marketing sur un plan stratégique d’affaire, la région doit faire le même travail. Il sera nécessaire de bâtir un plan stratégique pour la Casamance, un plan de développement économique global à l’échelle de la région naturelle qui adresse vraiment où on veut aller et qui se base sur l’offre socioéconomique et culturelle de la zone. Cette offre s’appréciera en termes productivité économique, main d’œuvre, accessibilité, services sociaux de base, infrastructures d’accueil.
Avant la mise en marché de la région il faudra :
- Une dynamique démographie liée à un taux de croissance naturel de plus de 2 % et des flux migratoires importants (La région a cette culture d’accueil de population venues d’autres horizons)
- une population jeune (plus de 50 % de moins de 20 ans) : M.O potentiel, expertise à mobiliser au service de la région
- une mosaïque ethnolinguistique, culturelle, avec des populations ouvertes au dialogue qui fait de la Casamance un musée, une zone de brassage et de dialogue de cultures ;
- Une vision prospective du développement partagée par les acteurs territoriaux et une volonté commune d’être ensemble pour vendre une région attractive et compétitive (effectif au niveau de la région administrative de Kolda, à réaliser aussi dans les régions de Sédhiou et Ziguinchor);
- des efforts d’harmonisation (perceptibles avec la mise en place d’ententes interrégionales, de cadres de concertations) gages de stabilité économique, environnementale et sociale en vue de reconstituer l’histoire commune au sein du Grand Gabou
- une position géostratégique sous régionale (carrefour international) qui induit des relations dynamiques entre les pays limitrophes de la sous-région
- Tourisme :
- culturel et de découverte: qui peut s’adosser sur la diversité culturelle (valorisation du patrimoine riche des groupes minoritaires, des rites liés aux Kankourang, Dimba, etc. à la Kora)
- cynégétique par la diversité des produits et des possibilités offertes au niveau des zones amodiées, avec une activité encadrée qui s’inscrit dans la logique et la volonté affichée par les acteurs territoriaux qui ont fini d’ériger l’économie verte comme principe de base pour bâtir un développement responsable durable pour la Casamance
- Cultuel à travers les événements religieux (Boghal, Médina Gounass, Sobouldé, Soumboundou, Banghér, Marakissa) qui font converger des milliers de fidèles, chercheurs, opérateurs économiques vers la région de la Casamance,
- Commerce intra et interrégional : à travers des Hub commerciaux qui existent à l’état embryonnaires et qu’il faille renforcer et où promouvoir avec Diaobé, Saré Yoba, Yarang, etc.
- La Façade maritime et fluviale : avec des paysages pittoresques et une économie liée à l’eau qu’il faut valoriser (fruits de mer, poissons, etc.)
- Des ressources foncières disponibles : essentiellement composée de sol ferrugineux tropicaux et sols hydromorphes aptes à la culture
- une pluviométrie moyenne annuelle de plus de 1000mm avec un temps d‘ensoleillement qui permet une diversification des productions;
- d’importantes ressources végétales qui font l’objet d’attention particulière en termes de préservation à travers les massifs classées et les forets communautaires qui renferment des espèces sylvicoles et fauniques prisées (l’exploitation de l’anacarde et de l’huile de palme peut être modernisée et labélisée et constitué des produits de promotion du label territorial Casamance.
- une économie pastorale à haut potentiel avec une disponibilité de ressources fourragères et d’espèces résistantes et trypanotolérantes (ndama, dialonké) qui offrent par ailleurs des cycles productifs très courts très intéressants et très compétitifs du point de vue des rendements.
- Le réseau hydrographique dense articulé autour du fleuve Casamance et ses affluents, de la Gambie, du Koulountou, de l’Anambé et du Rio Geba, offre des possibilités de mobilisation d’eau douce pour des aménagements hydro agricoles, piscicoles et pastoraux sans contraintes majeures. Ces ressources offrent un potentiel attractif réel pour d’éventuels investisseurs privés mais permettent aussi des possibilités de fixation de la population à travers le développement et la promotion d’une économie structurées autour de cette ressource eau.
- Une répartition territoriale des hommes et des activités déséquilibrée
- Taille réduite des établissements humains (difficulté de gestion de proximité et d’accès à l’infrastructure et au service).
- Une population peu formée et un accès faible aux services sociaux de base
- Une situation d’enclavement interne et externe intense
- Un Réseau d’axe routiers sommaire Absence de transport aérien, ferroviaire et déficit des TIC
- Un faible réseau d’infrastructures socioéconomiques.
- Une faible urbanisation et une forte dispersion d’établissements humains.
- Des ressources forestières et fauniques en dégradation continue et très insuffisamment valorisées.
- Une absence notoire d’industrie pour valoriser le capital naturel
- Améliorer le Désenclavement par la construction de nouvelles voies de communication, l’instauration d’une ligne aérienne régulière, et le renforcement et la promotion de l’usage des TIC au niveau des secteurs sociaux et économiques
- Valoriser des ressources naturelles dans le respect des principes de durabilité
- Promouvoir des ressources humaines de qualité à travers des offres de service de complète et de qualité
- Renforcer l’offre de services administratifs à travers des infrastructures de qualités et un renforcement de capacités des acteurs.
- Renforcer les initiatives de la région à travers des Programmes d’aménagement transfrontalier pour un meilleur positionnement du Sénégal dans l’espace sous régional.