Une réforme au cœur des priorités nationales : l’Acte 4 de la décentralisation
Le vendredi 2 mai 2025, une journée de partage sur l’Acte 4 de la décentralisation s’est tenue à Sédhiou. Cette rencontre majeure a marqué une étape importante dans le processus de renforcement de la gouvernance locale au Sénégal. Elle a permis d’ouvrir un dialogue approfondi autour des réformes en cours visant à adapter les compétences des collectivités territoriales aux besoins réels des populations.
Les échanges ont rassemblé élus, experts et acteurs institutionnels, mobilisés autour de trois axes fondamentaux :
- La clarification des compétences
- Le financement des collectivités
- La coordination efficace entre les différents niveaux territoriaux
L’objectif est clair : rendre la décentralisation plus opérationnelle, lisible et capable de répondre aux enjeux du développement local.
Construire l’avenir du Pôle Territoire Sud : une ambition collective
Le lendemain, samedi 3 mai 2025, la ville de Sédhiou a de nouveau été le théâtre d’un moment fort : la Journée de Partage du Pôle Territoire Sud, regroupant les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
Sous la conduite du Dr Abdou Rakhmane Mbade SENE (Directeur de l’Aménagement du Territoire – DAT) et de Mme Oumou Kalsoum SECK (ANAT), les participants – élus locaux, représentants de l’État, experts et acteurs communautaires – ont co-construit une vision commune pour une région riche de ses ressources, mais confrontée à de nombreux défis.
Quelques chiffres illustrent cette réalité :
- Le Pôle Sud représente 14 % du territoire national
- Il abrite 12 % de la population sénégalaise
- Mais ne contribue qu’à 8,8 % du PIB national
- 77 % de la population locale est composée de jeunes
Cette démographie dynamique constitue un levier majeur de développement, à condition d’investir dans l’éducation, les services sociaux et l’emploi.
Un tournant stratégique : statu quo ou transformation audacieuse ?
Deux scénarios se présentent pour l’avenir du Pôle Sud :
- Le statu quo, qui perpétuerait les inégalités, la pauvreté et l’exode rural
- Ou un choix stratégique et volontariste pour faire du territoire un hub agro-industriel moderne, connecté aux marchés régionaux et internationaux
La voie choisie est celle de la transformation : oser les réformes, investir massivement et repenser les modèles économiques locaux.
Des voix locales pour des territoires co-construits
Les débats ont été particulièrement riches. Plusieurs intervenants ont fait entendre des propositions fortes :
- Mme Annette SECK a insisté sur la nécessité de clarifier les rôles institutionnels pour éviter les blocages
- M. Ibrahima DIAO a souligné l’importance de renforcer l’éducation en milieu rural
- Mme Mainouna DJITE a plaidé pour le développement des industries locales et de l’écotourisme
- M. Ousmane DIAYITE a interrogé la place réelle de la décentralisation dans ce nouveau modèle territorial
Ces contributions démontrent une volonté commune : construire des Pôles Territoriaux pensés par et pour les populations, et non imposés de manière descendante.
Les trois engagements du ministre Moussa Bala FOFANA
Le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires, M. Moussa Bala Fofana, a profité de cette journée pour réaffirmer les priorités structurantes de la réforme :
1️⃣ Inclusion
Donner une place centrale aux jeunes, femmes, élus locaux et société civile dans la gouvernance des Pôles.
2️⃣ Transparence
Créer un organe de contrôle pour garantir une coordination efficace entre communes, départements et Pôles.
3️⃣ Action
Adopter un décret d’application clair et lancer une plateforme numérique permettant de suivre en temps réel les progrès accomplis.
Un engagement collectif pour un avenir endogène et innovant
Ces deux journées ont confirmé que la réussite des Pôles Territoriaux reposera sur une alliance entre vision stratégique nationale et engagement actif des acteurs locaux. Le Pôle Sud est désormais en marche vers un modèle de développement endogène, résilient, innovant et inclusif.